Brain Trust - Reality is overrated

Ca commence.
Aujourd'hui comme hier, l'Hôtel se réveillera. Les fenêtres s'illumineront, et ce sera la fin du monde.

1-1
Mais quel est cet Hôtel dont je parle, demanderez vous ?


1-2

La nuit est depuis longtemps tombée sur Annecy. Une nuit calme, une nuit d'été. Les trois Belles dominent le ciel, et un jeune homme les regarde.
Son nom est Sylvain. Comme pour honorer son nom, il est entouré d'arbres. Ceux des jardins de l'Europe. Être sur un banc, par une belle nuit d'été, à regarder les étoiles dans un jardin public, est l'un de ses plaisirs simples.
C'est son quotidien. Ainsi que celui de tous les gens de la ville. La société de l'an 4 était constituée uniquement de plaisirs simples.
Voyez vous, Sylvain vit sous une dictature. Un univers qui n'a que très peu en commun avec votre vie.
Au bout du lac, sur les flancs de la montagne du Parmelan, se dresse la muraille en acier qui délimite son monde.

Nous vous emmenons, cette fois, quelque part en France, sous un grand soleil d'été.

Dans un parc public, soumis à votre regard, Hector est assis sur un banc. Ni sa barbe fournie et hirsute ni ses vêtements sales ne donnent le moindre doute sur sa fonction, ou plutôt le manque de, dans la vie.
Devant ses yeux ternes, les gens se succèdent et se ressemblent dans leur indifférence. Beaucoup, pourtant, ont des pièces inutiles dans leur poche. Mais pourquoi s'en séparer pour un inconnu alors leurs propres réserves n'ont rien de mirobolant ? Cela, Hector le comprend tout à fait. Après tout, il n'a pas été sans abri toute sa vie.

Derrière lui, se trouve la grande tente qui lui sert de maison, dernier achat avant l'épuisement total de son capital. Avant que cette partie peu fréquentée du parc public ne soie confiée aux SDF par le biais d'une mesure du maire trop soucieux de redorer son blason, il avait tellement de fois été forcé de la démonter par les autorités qu'il était maintenant capable de la monter les yeux fermés. A l'intérieur : Des matelas sales, une flopée de sacs poubelle ramenés de partout dans la ville pour une fouille tranquille et minutieuse, et, dans un coin, toutes les couvertures et anoraks stockés en attendant l'hiver. Tel était son Sam'Suffi.

_Hop.

Hector leva les yeux, puis les baissa. Un grand escogriffe mal rasé en jean et chemise venait de déposer dans son bérêt par ailleurs tristement vide un billet de 10 euros. A peine le sans-abri décida quelle phrase standardisée de remerciement prononcer que le généreux bienfaiteur s'assit, sans rien dire, sur l'autre côté du banc.
Hector tourna la tête pour le regarder laisser tomber sa tête en arrière.
Pendant quelques secondes, rien ne se passa.

_Hey monsieur, se risqua Hector. Quelqu'un a vomi sur ce côté du banc cette nuit.
_Ah oui ?

L'individu ne redressa pas la tête.

_J'imagine que ça fait une bonne entrée en matière.

Hector ne détournait pas son regard, ni ne décrispa t-il sa moue ennuyée.

_Une entrée en matière pour quoi ? Demanda t-il sur un ton neutre.
_Disons juste que j'espère que vous appréciez les 10 euros. Car en effet, je n'ai maintenant plus le moindre centime.

Sur ces paroles, l'homme tourna sa tête vers Hector, et lui tendit mollement la main.

_Sylvain. Faisons du bon boulot ensemble, camarade.

Dans un silence de mort, Hector répond à la poignée de main par la plus pure courtoise. Le grand gaillard a beau se négliger, il est loin d'avoir le style de quelqu'un incapable de trouver un job, avec son port digne et son langage soutenu.

But, as we eat, I hear jissou-chan panting rather heavily.

"What's wrong ? Ate too much ?"
"No, Mr.Man...It is just...hot, techi."

I put down my fork for a moment, and look outside. The sun is shining bright, and the feral jissous who were around the spoiled bag of food are all naked, but not bald.

"Oh, right. Summer is closing in."

I look at my new pet. She now has access to a wide range of awesome things, but I don't have an air conditioner, being fairly tolerant to temperature swings, and that puts her in the same position than every feral on the street.